Infos pratiques
Jour 1
Difficulté : Moyen
Départ : Le Lignon / Sixt-Fer-à-Cheval. Voir sur Google Maps
Distance et temps : 7.3 km – 2h50
Dénivelé : 1040 m positif
Carte IGN : 3530 ET
Jour 2
Difficulté : Moyen
Départ : Emplacement du bivouac
Distance et temps : 10.7 km – 2h40
Dénivelé : 190 m positif et 1130 m négatif
Carte IGN : 3530 ET
Après 8 ans de vie commune, nous avons enfin tenté notre premier bivouac. Nous n’avions encore jamais testé car l’idée de passer une nuit dehors loin de notre lit et du confort de notre appartement nous refroidissait vraiment. Et que dire de toutes les bêtes (grosses et petites) qui rodent dans la nature. Cela dit, ces derniers temps, cette idée s’est mise à nous titiller un peu. Le bivouac, si nous en faisions, nous permettrait d’effectuer des randonnées qui ne sont pas réalisables en une journée. Nous pourrions ainsi être encore plus immergés dans ces paysages sauvages et magnifiques que nous adorons mais que nous devons toujours quitter avant la tombée de la nuit afin de pouvoir retourner jusqu’à la voiture.
Nous nous sommes donc lancés et avons frappé à la porte de nos proches amis qui pratiquent le bivouac de manière régulière pour leurs vacances. Ils ont été vraiment super car ils ont accepté de nous initier à cette pratique. Nous avons ainsi pu découvrir ce qu’elle nécessite.
Avant d’aller plus loin dans cet article, nous tenons à vous dire que nous avons apprécié cette expérience et que nous nous réjouissons de la retenter, en solo cette fois 😉
Voici, en plusieurs étapes, le déroulement de notre expédition (parce que pour une première fois, pour nous, ça en a vraiment été une).
Avant notre week-end
Choix du lieu
Nous avons d’abord choisi un lieu pour aller randonner. Nos amis nous ont guidés dans cette recherche en nous expliquant l’importance d’avoir un point d’eau à proximité du bivouac. Il est vrai que nous n’avions pas vraiment réfléchi au fait que nous n’allions pas porter notre eau pour les deux jours… Nous avons donc farfouillé un de nos livres de randonnées pour en trouver une. Lorsque nous l’avons présentée à nos amis, ils ont mis le doigt sur un détail que nous n’avions pas pris en compte : la rando sélectionnée se trouvait dans une réserve naturelle. Ils ont donc fait des recherches afin de savoir si nous avions le droit de bivouaquer. En s’imaginant aller camper dans la nature, nous n’avions pas pensé au fait que certains sites se trouvent dans des réserves et ce que cela engendre comme restriction.
Organisation du matériel
Comme il s’agissait de notre premier bivouac et que nous ne savions pas si cela allait nous plaire, nous avons décidé de ne pas acheter de matériel et de faire avec ce que nous avions. Nous avons évidemment mené l’enquête auprès de nos amis pour savoir quel était le matériel de base dont nous devions nous munir.
Pour la nuit, nous avons emprunté des matelas, une tente et un seul sac de couchage car nous en possédions déjà un. Nous avons également pris différentes couches de vêtements pour se couvrir une fois le soir venu. Ludo s’est occupé de la partie technique : appareil photo, lampes frontales, … Pour ce qui est des repas, nos amis ont pris tout le nécessaire : réchaud, nourriture, filtre à eau. De notre côté, nous nous sommes simplement occupés de prendre des encas et de quoi boire pendant la randonnée.
Déroulement du week-end
Nous sommes partis en direction du Fer-à-Cheval le samedi en début d’après-midi. Nous avons parqué la voiture sur le parking du Lignon, à la fin de la route qui passe vers la cascade du Rouget. Une fois nos chaussures de marche aux pieds, nous nous sommes mis en route en direction du Lac d’Anterne. Nous avons marché pendant environ 3 heures de temps et avons parcouru 7.3 km. La marche a été plutôt éprouvante du fait de nos sacs pas forcément adaptés à contenir un poids aussi lourd.
Plutôt que de plonger vers le lac, nos amis nous ont conduit plus haut sur le col pour nous trouver l’emplacement parfait pour notre camp. Nous nous sommes placés sur une butte face aux rochers de Fiz. Juste au bas de celle-ci, il y avait un petit ruisseau qui allait nous permettre de recharger nos gourdes et de cuire de l’eau pour les pâtes.
Nous avons ensuite été briefé pour choisir le meilleur emplacement pour notre tente (un terrain au maximum plat) puis nous nous sommes attelés à son montage. Pour une première, nous nous en sommes plutôt bien sortis. Nous avons ensuite directement préparé nos couchages : gonfler les matelas, sortir les sacs de couchage pour qu’ils « se gonflent » et soient agréables au moment du coucher, sortir les accessoires indispensables pour la soirée et la nuit (les habits plus chauds, la lampe frontale, …) afin que nous n’ayons pas besoin de le faire une fois la nuit tombée.
Ensuite, nous sommes allés chercher de l’eau au ruisseau (avec un petit sac conçu spécialement dans ce but), nous l’avons filtrée et nous avons préparé notre repas. Nos amis avaient pris un réchaud avec une casserole, des pâtes qui cuisent rapidement, du pesto pour le goût et du fromage pour le plaisir des papilles….un vrai repas de chef, avec un soleil qui commençait à descendre. A la fin du repas, nous avons fait notre vaisselle grâce au ruisseau (qui était très froid) et nous avons rangé tout ce que nous avions utilisé pour ne rien laisser traîner.
Puis, nous avons profité du spectacle magnifique qui s’offrait à nous….un coucher de soleil qui a duré une éternité, une vue ouverte jusqu’au Jura, des couleurs incroyables sur les rochers de Fiz et le cirque de Font et tout ça dans un calme enivrant…un moment magique bien plus agréable qu’une séance de cinéma. Une fois le soleil disparu, nous avons même prolongé le plaisir avec une petite balade digestive pour monter jusqu’au sommet du col afin d’admirer le Lac d’Anterne de nuit. Puis, nous sommes allés nous coucher.
La nuit a été plutôt épique car le vent s’est levé une fois que nous étions dans la tente. Nous n’avons pas vraiment réussi à dormir jusqu’à 3h du matin. Et, plutôt que de sortir le nez de notre tente puisque nous ne dormions pas, nous sommes restés à nous tourner et retourner dans nos sacs de couchage. Si c’était à refaire, nous sortirions pour admirer le spectacle que nous avons loupé…une nuit sans nuage et un superbe ciel étoilé. Nous profiterions même, peut-être, de déplacer notre tente un tout petit peu plus bas de notre promontoire. En effet, nous avons constaté, une fois le matin venu, qu’en bas de notre butte il soufflait nettement moins.
Vers 7h du matin, nous étions tous les deux réveillés et avons décidé de nous habiller et de profiter de l’ambiance matinale. Un moment serein à deux qui a été très agréable. Cela nous a permis de parler de la nuit que nous venions de passer et d’en faire le bilan….Ludo n’était vraiment pas des plus convaincu après le peu d’heures de sommeil que nous avions emmagasinées. Ce qui nous a fait énormément de bien, c’est le lever de nos amis. Eux qui ont l’habitude de bivouaquer n’étaient pas des plus satisfaits de la qualité de leur nuit. Du coup, cela nous a plutôt réconciliés avec l’idée de retenter l’expérience.
Après quelques rires sur les bourrasques que nous avons subies pendant la nuit, nous avons remballé toutes nos affaires et avons décidé de prendre le petit déjeuner à l’abri du vent. Nos amis avaient acheté un mélange de céréales déshydratées accompagnées de fruits. L’avantage de ce système est que cela ne prend pas trop de place et que lorsqu’on les mélange avec de l’eau, elles se transforment en mélange consistant. Il ne faut juste pas se contenter de l’aspect du repas, ce qui n’a pas convaincu Ludo qui s’est contenté d’une barre de chocolat et d’un bout de pomme. Son petit déjeuner a été moins efficace que celui de Kristel. Une heure et demie après, il avait déjà faim alors qu’elle était encore bien calée.
Après notre petit-déjeuner sur le pouce, nous sommes repartis pour une marche de 2h40 et d’une longueur de 10.7 km. Nous avons choisi de redescendre par le cirque de Font afin de faire une boucle. Avec le peu d’heures de sommeil, cette marche nous a semblé interminable. Mais quel plaisir et quelle fierté d’arriver à la voiture en se disant….on l’a fait 🙂
Bilan
Malgré la nuit plutôt courte, nous avons apprécié cette expérience.
Plusieurs aspects nous ont plu. Tout d’abord, ce sentiment de liberté de pouvoir choisir où nous allions nous installer pour passer notre nuit. Ensuite, le fait de profiter d’un lieu, reculé de tout, et d’avoir l’impression d’être seul au monde. Enfin, cette réelle impression de partir à l’aventure tout en respectant des règles élémentaires (respect des réserves naturelles, faire attention à l’eau,…).
Une fois nos quelques heures de sommeil perdues rattrapées, nous avons pris conscience que nous avons envie de retenter l’expérience. Avant cela, nous devrons investir dans du matériel plus adapté (sac de couchage supportant mieux les basses températures, sac à dos mieux adapté pour porter du poids car les épaules de Kristel ont été plutôt bien brûlées,…). Nous devrons également repenser à la répartition du poids dans nos sacs et à diminuer encore davantage le matériel qui n’est pas nécessaire ou trop lourd.
Notre prochain défi est donc de vivre cette aventure à deux pour une nuit. Cela nous obligera à penser à tout, tout seul, et à se laisser le droit de vivre pleinement les choses (si on ne dort pas, autant mettre le nez dehors et profiter encore un peu du spectacle qui s’offre à nous). Et qui sait, par la suite, nous réussirons à la revivre sur plusieurs jours afin de partir encore plus loin dans des paysages encore plus reculés.